26 mai 2012

Qui est qui




De Bru n’existe pas sur l’internet, si ce n’est par cet unique dessin lié à Anita Loos paru en 1928, dans un mode dont Ralph Barton se fit une spécialité. Pour rappel : http://plusoumoinstrente.blogspot.fr/search/label/Les%20hommes%20préfèrent%20les%20blondes


Lifes Birthday Party, Ralph Barton, Life du 4 janvier 1923 (in The Last Dandy, Bruce Kellner). 


Parmi cette foule de happy fews, nous pouvons reconnaître Paul Whiteman, Irving Berlin, Gertrude Stein, Ben Hecht, Robert Benchley, John D. Rockefeller, Jack Dempsey, D. W. Griffith, Henry Ford, I. J. Paderewski, Eugene ONeill, Charlie Chaplin, Douglas Fairbanks, Mary Pickford, Edith Wharton, Sinclair Lewis, Sherwood Anderson… et aussi le président Harding et son vice-président Coolidge qui lui succéda.

23 mai 2012

Nostalgie millénaire

Lisant ces jours derniers De la destrucion de W. G. Sebald, je retrouve la bataille d’Arminius (ou de Teutoberg), évoquée naguère : http://plusoumoinstrente.blogspot.fr/search/label/Arminius


« […] Les romans de Ledig*, qui ne cèdent en rien aux travaux d’autres auteurs des années cinquante qu’on cite et étudie encore maintenant, furent exclus de la mémoire culturelle parce qu’ils menaçaient de rompre ce cordon sanitaire mis en place par la société autour des périmètres de mort résultant des brèches dystopiques existantes. Ces brèches étaient au demeurant non seulement  le produit […] d’un mécanisme de destruction aux dimensions industrielles, mais aussi la conséquence de la propagation, de plus en plus débridée depuis les tumultes de l’expressionnisme, d’un mythe du déclin et de la dévastation. Anticipant la rhétorique fasciste du combat jusqu’au dernier souffle, le film de Fritz Lang La Vengeance de Kriembild, de 1924, en est le pradigme le plus fidèle, où toute la force armée d’un peuple court plus ou moins sciemment à sa perte pour finalement s’anéantir dans les bûchers d’un spectacle pyromaniaque qui frappe de stupeur. Et tandis qu’à Babelsberg Lang mettait en images reproductibles les visions de Thea von Harbou pour le public allemand, les spécialistes en logistique de l’armée travaillaient déjà, une décennie avant la prise du pouvoir par Hitler, à une ahurissante réédition de l’exploit des Chérusques écrasant les troupes romaines de Varus, un script à vous glacer les sangs qui prévoyait l’anéantissement des troupes françaises sur le sol allemand, la dévastation de contrées entières et des pertes sans nombre parmi la population civile. »

* Gert Ledig (1921-1999), Vergeltung (Sous les bombes), 1956, réédité en Allemagne en 1999, traduit chez Zulma en 2003.  

La mort de Siegfried vue par Th. Th. Heine dans le Simplicissimus du 7 avril  1924
Siegfried dans Fritz Haber de David Vandermeulen (Delcourt)

Ce blog a déjà vu passé Siegfried, et Fritz Lang, dans un tout autre contexte :
http://plusoumoinstrente.blogspot.fr/2011/08/bisbilles-au-cine-moka.html
Et pour retrouver W. G. Sebald, outre lire ses livres, une seule adresse : http://norwitch.wordpress.co

20 mai 2012

Tous en scène


Benny Goodman, Ginger Rogers, Fred Astaire, Orson Welles, Robert Taylor, Lily Pons, Dali, Alfred Lunt, Lynn Fontaine, Walt Disney, Dorothy Thomson et Shirley Temple, par Miguel Covarrubias, publié le 15 mai 1938 dans Vogue. 


À cette date-là, Orson Welles, tout juste 23 ans, fondait le Mercury Theatre, sa célèbre adaptation radiophonique de La Guerre des mondes fut diffusée à la veille dHalloween, et Citizen Kane sortit en 1941, mais Welles s’était déjà fait remarqué à Broadway et Miguel Covarrubias, prophétique, ne l’y avait pas manqué. 

18 mai 2012

Deux fois quatre mains


Ravel & Gershwin, improvisation de Carego (Paolo da Fonseca Rego) 
en imitation de David Sanho

En 1928, Maurice Ravel se produisit en Espagne et au Portugal, tournée qu’il conclut à Porto le 28 novembre à l’invitation de la société Orpheon Portuense.
On peut supposer que Carego, pianiste lui-même, élève d’une condisciple de Ravel auprès de Gabriel Fauré, Guiomar de Lancastre Wachtel, assista à ce concert et qu’il y fut question de cette récente tournée triomphale aux États-Unis, et de son final à New York où Ravel se mêla à l’effervescence musicale de Harlem et de Broadway et, le 7 mars, le jour de son cinquante-troisième anniversaire, y rencontra George Gershwin, épris d’admiration pour le maître français qui, en retour, fut étourdi par la science d’improvisateur de son jeune confrère.



Maurice Ravel & George Gershwin


14 mai 2012

Cartoon section

Toujours en dansant, terminons cette revue conduite par Paul Whiteman avec le premier dessin animé en Technicolor, réalisé par Walter Lantz et William Nolan pour King of Jazz, où Joe Venuti et Eddie Lang jouent Music Hath Charms.





La production de King of Jazz est strictement contemporaine du krach de Wall Street.

12 mai 2012

Et Gershwin entra dans la danse


L’histoire de la musique a retenu que Paul Whiteman avait commandé à George Gershwin Rhapsody in Blue qu’il créa en 1924 à New York, où le compositeur tenait la partie de piano.




Était-ce aussi ébouriffant que dans King of Jazz ?




Les frères Gershwin par Al Hirschfeld

8 mai 2012

Wilbur Hall

Intermède musical qui donne envie de voir King of Jazz (1930), autour de Paul Whiteman.




6 mai 2012

L'horrible voisin de Nancy


Strip du 16 avril 1943

Nancy n’était pas née pour être une star, en 1933, quand Ernie Bushmiller l’envoya dans les somptueuses jambes de sa pulpeuse tante Fritzi Ritz (strip qu’il avait repris à Larry Whittington quelques années plus tôt). Elle prit petit à petit l’ascendant jusqu’à ce que son nom s’impose comme titre de la série, en1938*.



Nancy is happy, Daily Strips 1943-1945, Fantagraphics Books, 2012

* en France, Arthur et Zoé

3 mai 2012

Les clefs du royaume

Bien que The Little King soit d’un esprit avant tout loufoque, situé dans un royaume d’opérette, il ne reste pas insensible aux évolutions de la société (de consommation) et à l’histoire en marche.
Les parents d’Otto Soglow sont des Juifs allemands qui émigrent vers 1890 pour s’installer à New York, précisément à Yorkville dans Upper East Side (comme les parents des Marx Brothers, dont le père était natif de Mertzwiller, en Alsace alors occupée).
Ses premiers dessins publiés dans les années vingt, au style charbonneux, avaient des préoccupations sociales très marquées.

Quelques jours après la déclaration de guerre le 2 septembre 1939, Boomerania déclare la guerre à son royaume.

Page du 24 septembre 1939

Le 5 mai 1940, une semaine avant l’offensive allemande, The Little King perd au poker contre un ferrailleur la réalité de ses pouvoirs, n’en gardant que les apparences, et se voit flanqué d’un dictateur, Ookle, son vainqueur, dont il devient le jouet malgré quelques singulières formes de résistance que lui dictent son imagination primesautière et son caractère enfantin et placide.

http://plusoumoinstrente.blogspot.fr/2012/02/der-kleine-diktator.html)


1 mai 2012

The Little King au pinacle


Œuvre intégrale publiée par The Library of American Comics, 2012 


En 1931, Otto Soglow (1900-1975) crée The Little King dans le New Yorker, parmi d’autres contributions humoristiques, avant de le transférer en 1934 au King Features Syndicate de Randolph Hearst — pour lequel il dessinait déjà un avatar, The Ambassador —, ce qui lui ouvrait les pages d’un très grand nombre de journaux américains, et lui permit de gagner aussi une renommée internationale (Le Petit roi en France, lui valant d’être pastiché comme nous l’avons déjà vu dans ce blog : http://plusoumoinstrente.blogspot.fr/2012/02/der-kleine-diktator.html)

Cette toute récente édition, qui regroupe l’ensemble des pages jusqu’en 1975, lui rend justice au-delà de toute espérance.