27 août 2013

De l’autre côté





1932


1939






Fat Man with Telescope standing on a Mound of Skulls



Alley-Oop, Coward-McCaan Inc.,  New York 1930

Né en 1897 à New York, fils d’immigrants juifs venus d’Ukraine et de Roumanie, William “Bill” Gropper étudie dès 1912 auprès de George Bellows à la Ferrer School, puis à la National Academy of Design et à la New York School of Fine and Applied Arts. Il fait ses débuts dans la presse en 1917 dans The NewYork Tribuneet pratique alors le dessin politique tout au long des années 20 et 30, épousant des idées radicalement à gauche en collaborant à The Revolutionary Age, The Liberator, The New Masses, The Worker qui propageaient la cause communiste, même si Gropper ne fut jamais membre effectif du parti. Il voyage en URSS en 1927 à l’occasion du Xe anniversaire de la Révolution, en compagnie de Sinclair Lewis et Theodore Dreiser qui en tira Dreiser Looks at Russia en 1928.
http://gropper.com/
Un parallèle avec son contemporain tchèque Antonín Pelc me semble éclairant : http://antoninpelc.blogspot.fr/


1940

9 août 2013

Irvin in Life



Rea Irvin, Life, 1914

Rea Irvin, Life, 1914

Rea Irvin, Life, 1914


Rea Irvin, Life, 1920


Pour son dessin sur le krach de 1929 http://plusoumoinstrente.blogspot.fr/2013/08/avant-et-apres-le-krach.html Charles Forbell n’avait-il pas en tête la vision de la haute société que Rea Irvin donna dans Life quelques années plus tôt ?


Charles Forbell, Judge, 1929




N’oublions pas que Rea Irvin dessina en 1925, sur le même thème, la première couverture du New Yorker (dont il fut longtemps le directeur artistique), avec son emblème Eustache Tilley (personnage inventé par Corey Ford).
Quant à Charles Forbell, il est de plus en plus reconnu comme l’un des plus grands inventeurs de la page de bande dessinée comme espace narratif en soi.

http://www.fulltable.com/VTS/aoi/i/irvin/menu.htm
http://filboidstudge.blogspot.fr/2009/02/life-drawing-sunday-35-rea-irvin.html



1 août 2013

Les piliers de la société





« Qu’on ait pu croire (…) au mensonge qui déguisa ces “années folles” en âge d’or, cest une énigme que ne sauraient excuser ni l’ignorance ni le manque de vision historique. Ce mythe inconsistant se nourrit bien plutôt d’un mélange d’envie, d’admiration pour les productions d’une génération de grands talents, mais aussi nostalgie facile. On assiste à la millième représentation de L’Opéra de quat’sous, on est épaté par les prix atteints dans les ventes par les tableaux des Beckmann, Schwitters et Schad, on s’enthousiasme pour les copies de meubles du Bauhaus et l’on se repaît de films comme Cabaret, montrant un Berlin hystérique, pervers polymorphe, “canaille”. Un peu de décadence, un zeste de risque et une bonne dose d’avant-garde donnent aux habitants de l’État providence d’agréables frissons dans le dos. 
Cette floraison d’une culture extrêmement minoritaire fait oublier le marécage où elle poussait. Car le monde intellectuel et artistique des années vingt n’était nullement immunisé, lui non plus, contre les états d’excitation de la guerre civile. »
H. M. Enzensberger



George Grosz, Les piliers de la société, 1926

Si à première vue le choix de ce Grosz paraît approprié pour la couverture, dans son édition de poche, du livre de Hans Magnus Enzensberger paru en 2008 (2010 dans sa traduction française), il ne reflète pas le personnage de Kurt von Hammerstein-Equord, un militaire pourtant issu de l’aristocratie prussienne parvenu tout au sommet de la hiérarchie, car son intransigeance face au nazisme résiste à cette caricature implacable, laquelle s’avère donc être un contresens, dans cet emploi, Hammerstein faisant montre d’une singularité qui, par son extrême rareté, confirme en creux le point de vue de George Grosz.

Une autre histoire de couverture, déjà avec Grosz : http://plusoumoinstrente.blogspot.fr/2011/07/retirons-la-couverure.html.