26 septembre 2013

La croix de Gulbransson



« Lune ou lautre, de toute façon, il s’agira toujours d’une croix. »
Olaf Gulbransson, Simplicissimus, 22 mai 1932 


Un an plus tard, Olaf Gulbransson, qui n’était pas concerné par ce dilemme, avait choisi sa croix.

Retour sur le basculement du Simplicissimus vers le nazisme :  
http://plusoumoinstrente.blogspot.fr/2012/11/le-numero-du-12-fevrier-1933.html


Ultime couverture de Gulbransson
dans le dernier numéro du Simplicissimus,
13 septembre1944

25 septembre 2013

Collection de soutanes


Afin de mieux situer la relation de Gulbransson au clergé, http://plusoumoinstrente.blogspot.fr/2013/09/histoires-de-clochers.html
rappelons qu’il est norvégien, luthérien, et que le siège du Simplicissimus, Munich, est la capitale de la très catholique Bavière.


Olaf Gulbransson, Simplicissimus, 1905

Olaf Gulbransson, Simplicissimus, 1905

Olaf Gulbransson, Simplicissimus, 1906

Olaf Gulbransson, Simplicissimus, 1907

Olaf Gulbransson, Simplicissimus, 1911

Olaf Gulbransson, Simplicissimus, 1920

Olaf Gulbransson, Simplicissimus, 1927

Olaf Gulbransson, Simplicissimus, 1930

Olaf Gulbransson, Simplicissimus, 1930
Exposition Luther à Coburg
« Les voies du Seigneur sont merveilleuses ! Enfin une hérésie pour favoriser le tourisme en Bavière ! » 

24 septembre 2013

Histoires de clochers


mai 1934

 Curé, reste donc dans ton église !
« Parce que ma foi c’est que j’trouve djà des choses politiques dans not’ bréviaire. »

Olaf Gulbransson, Simplicissimus, 20 mai 1934


juin 1934

Rea Irvin, The New Yorker, 23 juin 1934


14 septembre 2013

La Grande terreur



Tomasz Kizny, La Grande terreur en URSS 1937-1938, Les éditions Noir sur blanc, 2013



Le fonctionnaire debout derrière lappareil photographique était concentré sur lexécution précise dune tâche technique, mais les hommes qui posaient devant lobjectif savaient que leur vie était en jeu. Réalisées dans le cadre dune procédure policière de routine, les photographies expriment lexpérience dun homme confronté à la menace existentielle de la Terreur totalitaire. (…)
[La GOUGB] employait trois fonctionnaires « qui travaillaient en alternance en assurant chacun un service de vingt-quatre heures ». Dans son rapport, lauteur [le lieutenant de la Sécurité dÉtat Michoustine] préconise la mise en place dun poste supplémentaire car « le photographe de service se trouve à la prison Boutyrka et Lefortovo un jour sur deux » et en cas « de congé ou de maladie dun photographe, nous ne pouvons pas assumer les objectifs susmentionnés ». Le rapport contient également une formulation selon laquelle les détenus arrivant à la prison Loubianka « ne sont pas photographié en temps voulu ».  
Tomasz Kizny






12 septembre 2013

Joseph K… et la peinture



1925


Le peintre sortit de dessous le lit un tas de toiles encore sans cadres recouvertes d’une telle poussière que, lorsqu’il souffla sur la première, K… en resta un bon moment dans un nuage, la respiration coupée. 
— C’est une lande, dit-il à K… en lui tendant le tableau.
La toile représentait deux grêles arbres posés sur une herbe sombre à une grande distance l’un de l’autre. Au fond, le soleil se couchait dans un grand luxe de couleurs.
— Bien ! dit K…, j’achète ça. 
Il avait parlé trop sèchement, aussi fut-il content quand il vit que le peintre, loin de se formaliser, lui présentait un second tableau.
— Voilà, dit-il, le pendant du premier.
C’était peut-être bien conçu comme le pendant du premier, mais on ne remarquait pas la moindre différence ; il y avait encore des arbres, l’herbe et le coucher de soleil. Mais cette similitude importait peu à K… 
— Ce sont de beaux paysages, dit-il, je vous les achète tous deux et je les prendrai dans mon bureau.
— Le motif a l’air de vous plaire ! dit le peintre en prenant un troisième tableau. Cela tombe bien, car j’ai encore ici une toile du même genre. 
La toile n’était pas du même genre, c’était exactement la même. Titorelli exploitait parfaitement cette occasion de vendre ses vieux tableaux.
— Je prends celle-là aussi dit K… Quel est le prix des trois ? 
— Nous en parlerons une autre fois, dit le peintre.

Franz Kafka, Le Procès (traduit de l’allemand par Alexandre Vialatte)



Franz Kafka

1 septembre 2013

Herr Huber



Temps davril ou La promenade du dimanche de monsieur Huber,
Erich Wilke, Jugend

Le 24 avril 1933, Erich Wilke, depuis trente-trois ans au Jugend, publie cette page dans le numéro où un portrait de Hitler sous un profil austère, martial et avantageux occupe la couverture, un mois après l’obtention des pleins pouvoirs.
Franz Schoenberner, son directeur depuis 1927, poste qu’il a cumulé avec celui du Simplicissimus à partir de 1929 auprès de Th. Th. Heine, avait dû fuir comme ce dernier quelques semaines auparavant.
Qu’entendait Wilke par ce temps d’avril et par le comportement de cet Allemand lambda, Herr Huber ?
Wilke meurt en 1936, à cinquante-sept ans, après avoir poursuivi son activité pour le Jugend avec des dessins sans ambiguïté sur son soutien au nouveau pouvoir.