14 mai 2015

Les Trois Gros






« J’ai écrit ce livre quand j’étais tout jeune, à l’imprimerie du journal où je travaillais, dans un minuscule box que je partageais avec Ilf. J’écrivais couché par terre, sur un gros rouleau de papier typo. Il roulait sur moi, je le retenais d’une main… de l’autre j’écrivais. C’était très amusant… »

Iouri Olécha se signala sur la scène littéraire soviétique avec Les Trois Gros publié en 1924, âgé de vingt-cinq ans, avec l’ambition de « révolutionner le conte ». Il s’agit en tout cas d’un conte révolutionnaire humoristique et métaphorique accompagné de nombreuses gravures sur bois de Vladimir Ivan Kozlinski (1891-1967) dont nous savons seulement qu’il illustra aussi Maïakovski — dont Olécha était très proche comme il en témoigne dans Le Livre des adieux
« Avec Maïakovksi, cest un juge qui sen est allé. La responsabilité de lécrivain était plus terrible de son vivant. On écrit pour le lecteur, pour le temps, mais on écrit aussi pour entendre les compliments dun maître que lon craint. […] J’ai fait la connaissance de Maïakovski en 1928. Mes rencontres avec lui se sont faites plus fréquentes la dernière année de sa vie. Qu’est-ce qui me frappait en lui ? Tout d’abord son physique. Sa taille, son visage, ses yeux. Un jour, entre écrivains, nous cherchions à donner une définition des yeux de Maïakovski. Quelqu’un dit : des yeux fourchus. C’est vrai, il avait le yeux fourchus. Sa taille, ses épaules, ses yeux, sa voix, son élégance. Il aimait les objets, les vêtements, les stylos-billes, les chaussures. Il faisait attention à son aspect, shabillait bien, aimait les grosses chaussures de bonne qualité, les gilets, les montres. »




V. I. Kozlinski, Les Trois Gros

V. I. Kozlinski, Les Trois Gros

V. I. Kozlinski, Les Trois Gros

V. I. Kozlinski, Les Trois Gros


n°460

7 mai 2015

Alfred Schreyer & Bruno Schulz







Alors que les éditions L’Âge d’homme publie l’intégralité de l’œuvre littéraire de Bruno Schulz pour la première fois par un même traducteur Alain Van Crugten, Alfred Scheyer, qui fut son élève au lycée Ladislas Jagellon à Drohobycz, et qui ne cessa toute sa vie de perpétuer la mémoire de son cher professeur assassiné en 1942, est mort le 25 avril dernier, à l’approche de ses 93 ans. Rescapé de la Shoah, il vécut toute sa vie à Drohobycz, en Pologne, et mena une vie de musicien jusque dans ses derniers jours, jouant du violon et chantant dans toutes les langues de cette région qui connut tant de bouleversements au cours du XXe siècle.


Alfred Schreyer




n°459

4 mai 2015

Mulholland’s drawing



C. J. Mulholland, Motion Picture Magazine, octobre 1928

C. J. Mulholland, Motion Picture Magazine, mai 1930



C. J. Mulholland ne serait-il plus lui-même qu’un fantôme qui ne hanterait aucun château ? En tout cas sous ce nom, rien de sa mémoire n’est accessible pour le moment.




n°458