31 octobre 2015

Kasimir Zgorecki, photographe dans le Pas-de-Calais (1)







La découverte des photographies de Kasimir Zgorecki tient d’une belle histoire.
Son inventeur, Frédéric Lefever, est lui-même photographe (http://www.frederic-lefever.com/). Il a déniché ce trésor de quatre mille négatifs sur verre dans le grenier de la maison du grand-père de sa compagne, qui n’était autre que Kasimir Zgorecki qui y tenait boutique.
Né le 1er juin 1904 dans le bassin de la Ruhr, à 16 ans il s’installa en France, dans le Pas-de-Calais, alors que l’immigration polonaise battait son plein afin de pourvoir en main-d’œuvre les mines de charbon après la saignée de la Première Guerre mondiale.
https://www.facebook.com/KasimirZgorecki/?fref=ts
http://www.histoire-immigration.fr/musee/collections/facade-d-une-boucherie-epicerie-polonaise


 










Martin Chambi et August Sander, ses plus ou moins lointains collègues avec lesquels il faisait cause commune dans le savoir, ont été associés ici :  http://plusoumoinstrente.blogspot.fr/search/label/Martin%20Chambi


n°480


17 octobre 2015

Walser à Berlin






Les éditions Zoé poursuivent la publication de l’œuvre de Robert Walser, qui semble inépuisable. 
Ce volume contient ses textes écrits pour le Berliner Tageblatt (dont Ulk, son supplément illustré hebdomadaire, a largement été évoqué dans cette colonne), quelques-uns parus en 1907 et 1908, et l’essentiel entre 1926 et 1933.  
Walser a aussi publié dans le Simplicissimus, dans une moindre mesure, et dans les mêmes périodes. 
Un prochain volume contiendra sans doute ces quelques textes dans la traduction de Marion Graf.


Simplicissimus, 20 janvier 1908

Simplicissimus, 17 janvier 1927


n°479

6 octobre 2015

Albert Londres dans la Russie des Soviets



29 mai 1920




— Alors, monsieur le commissaire, vous voulez, paraît-il, supprimer l’argent ?
— C’est notre pensée maîtresse, celle qui guide toutes nos actions dans l’ordre matériel. Ainsi, pour mon compte, je n’ai pas plus grande joie que de voir le rouble, chaque jour, dégringoler. Vous avez pu remarquer la fantaisie qui règne dans nos coupures : le billet de soixante roubles a l’aspect d’un timbre sans aucune importance, tandis que celui de vingt-cinq est plus cossu. Notre nouveau petit billet de mille a tout l’air de valoir cinquante kopecks. Ne croyez pas que cela soit hasard ou maladresse, c’est voulu. C’est pour que l’homme s’habitue à dédaigner ces signes extérieurs du méprisable capital individuel.
— Parfait ! L’argent est supprimé. Séduit par la Russie, je ne m’en vais plus, je demeure (cela je le suppose). J’ai besoin d’un chapeau, comment ferai-je, monsieur le commissaire aux Finances ?
— Vous ferez constater par le président du comité de votre maison que vous avez besoin d’un chapeau, vous viendrez, avec son certificat, à la maison commune des chapeaux, et vous recevrez un chapeau.
— Et si le président du comité de ma maison, parce qu’un jour par inadvertance, dans l’escalier, je lui ai balayé mes ordures sur la tête, prétend que mon chapeau, s’il paraît crasseux à moi, lui semble flambant neuf, à lui ?
M. le commissaire aux Finances a daigné sourire, non répondre. 
Albert Londres, Dans la Russie des Soviets, 
Excelsior 19 mai 1920



n°478