8 janvier 2012

Et les gants


Dans sa préface à l’édition de neuf romans d’Emmanuel Bove en un volume*, Jean-Luc Bitton cite Rainer Maria Rilke qui, dans une lettre à son traducteur Maurice Betz, écrit à propos d’Emmanuel Bove : « Dans ma jeunesse, on avait l’habitude de se faire des gants “sur mesure”. Se faire tenir la main par le gantier était une sensation très particulière. En lisant le plus récent livre de Bove j’ai eu le souvenir de cette sensation, jusqu’au sentiment physique des doigts exposés aux calculs du gantier. »
Gilles Ortlieb cite aussi ces propos de Rilke dans son texte Les Paradoxes d’Emmanuel Bove, paru dans Sept petites études aux éditions Le Temps qu’il fait, et introduit ainsi son texte : « Car il faut bien dire, d’emblée, que le nombre est restreint des écrivains dont la première lecture ait éveillé un sentiment du jamais lu, et dans lesquels on se voit aventuré avec une sorte d’incrudulité d’abord amusée, puis amusée de l’être, avant de se métamorphoser enfin, une fois la lecture achevée, en un saisissement songeur et plus grave, légèrement embarrassé de n’avoir, pour ainsi dire, rien à ajouter. »

En 1926, l’année de sa mort, Rilke rencontra Bove.


* mille&unepages, chez Flammarion

Et rendons aux éditions J. Ferenczi & fils la première publication de Mes amis, en 1924, grâce à  Colette.
ps : Et puis, comme nous sommes dans les escaliers et que nous faisons aussi dans la réclame, remontons les sept étages qui mènent chez Maurice & Léa, dans la bibliothèque desquels Emmanuel Bove figurait en bonne place, et en bonne compagnie : http://www.maurice-et-lea.blogspot.com/


1 commentaire:

  1. Bonjour et merci pour cette magnifique découverte, ces citations de Rilke et de Gilles Ortlieb : il faut les ranger parmi les plus subtiles définitions de la littérature que l'on puisse trouver.

    Avec toute ma sympathie, alain paire

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