2 avril 2012

L’amplitude du yoyo


« […] Je vis aujourd’hui un grand moment de triomphe. Le charme est rompu ; tout ce que j’ai pu accumuler d’émerveillement, tout ce que j’ai pu exalter dans mes accès de ravissement — et qui m’était jusque-là étranger et hostile — me consacre enfin et m’accueille. Merci ! »


Julian Tuwin par Witkatcy

Le poète Julian Tuwim à qui Bruno Schulz écrit le 26 janvier 1934, membre éminent du groupe Skamander, fut enthousiasmé par Les Boutiques de cannelle.



Bruno Schulz par Zenon Waśniewski

Quelques mois plus tard, le 7 novembre 1934, Schulz s’ouvrait à son vieux camarade Zenon Waśniewski.
« […] Cela fait un mois que je n’ai ni écrit ni peint, et j’ai parfois l’impression que je n’écrirai plus rien de valable. Il serait fort regrettable pour moi de gâcher le succès provoqué par Les Boutiques de cannelle, or je vais tout gâcher si, dans le courant de l’année, je n’arrive pas à publier au moins quelque chose d’une qualité similaire. Je pourrais peut-être y parvenir si j’obtenais le congé demandé, mais pour l’instant c’est le silence total ; ma demande a probablemnt été engloutie dans les rouages souterrains du ministère, et je doute fort qu’elle puisse un jour refaire surface. […] »


Bruno Schulz par Zenon Waśniewski

Zenon Waśniewski fut le consisciple de Schulz à l’école d’architecture de Lvov. Il était peintre et graveur, et cofonda la revue Kamena. Déporté en 1942, il mourut à Bergen-Belsen à la veille de la Libération.  

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