« J’ai écrit ce livre quand j’étais tout jeune, à l’imprimerie du journal où je travaillais, dans un minuscule box que je partageais avec Ilf. J’écrivais couché par terre, sur un gros rouleau de papier typo. Il roulait sur moi, je le retenais d’une main… de l’autre j’écrivais. C’était très amusant… »
Iouri Olécha se signala sur la scène littéraire soviétique avec Les Trois Gros publié en 1924, âgé de vingt-cinq ans, avec l’ambition de « révolutionner le conte ». Il s’agit en tout cas d’un conte révolutionnaire humoristique et métaphorique accompagné de nombreuses gravures sur bois de Vladimir Ivan Kozlinski (1891-1967) dont nous savons seulement qu’il illustra aussi Maïakovski — dont Olécha était très proche comme il en témoigne dans Le Livre des adieux.
« Avec Maïakovksi, c’est un juge qui s’en est allé. La responsabilité de l’écrivain était plus terrible de son vivant. On écrit pour le lecteur, pour le temps, mais on écrit aussi pour entendre les compliments d’un maître que l’on craint. […] J’ai fait la connaissance de Maïakovski en 1928. Mes rencontres avec lui se sont faites plus fréquentes la dernière année de sa vie. Qu’est-ce qui me frappait en lui ? Tout d’abord son physique. Sa taille, son visage, ses yeux. Un jour, entre écrivains, nous cherchions à donner une définition des yeux de Maïakovski. Quelqu’un dit : des yeux fourchus. C’est vrai, il avait le yeux fourchus. Sa taille, ses épaules, ses yeux, sa voix, son élégance. Il aimait les objets, les vêtements, les stylos-billes, les chaussures. Il faisait attention à son aspect, s’habillait bien, aimait les grosses chaussures de bonne qualité, les gilets, les montres. »
V. I. Kozlinski, Les Trois Gros |
V. I. Kozlinski, Les Trois Gros |
V. I. Kozlinski, Les Trois Gros |
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n°460