31 août 2012

Un peu plus sur Elmer

Pour Esquire, Elmer Simms Campbell créa Esky, le personnage emblématique du magazine for men. Mais son registre, déjà entrevu ici  http://www.blogger.com/blogger.g?blogID=4499126673120624220#editor/target=post;postID=8157825836040950680 ne s’arrêtait pas là : http://en.paperblog.com/e-simms-campbell-11029/

Le site d’Esquire propose toutes ses couvertures à cette adresse : http://www.esquire.com/cover-detail?year=1934&month=1#img









26 août 2012

Les nuits de Harlem


E. Simms Campbell, 1932

Elmer Simms Campbell, né en 1906 à St. Louis (Missouri), étudie au Chicago Art Institute, puis, installé à New York, reçoit l’enseignement de George Grosz à l’Art Students League, avant de devenir au début des années trente un des dessinateurs vedettes d’Esquire, mais aussi de collaborer au New Yorker, au Chicagoan, à Cosmopolitan, Life, Judge et Playboy, où son trait virtuose et élégant — et son art de la pin-up — exalte l’American Way of Life. Ce panorama de Harlem, qu’il offrit à Cab Calloway dont il fut l’ami, semble être une exception dans sa carrière où rien dans son œuvre reconnue, à cette époque ségrégationniste, ne laisse transparaître sa couleur de peau. Il fut le premier Noir à s’imposer dans cette profession (si l’on excepte George Herriman qui œuvra dans un circuit différent).




Si l’on s’en tient aux rares indices disponibles, son implication dans la bande dessinée est restée modeste. Phantom of Island est d’autant plus une curiosité que les protagonistes y sont noirs. 

E. Simms Campbell, Phantom Island 
(pour le New York Amsterdam News syndicate, du 6 avril au 25 mai 1940)





20 août 2012

Numéro spécial Jeux

Le numéro du Simplicissimus daté du 9 août 1936 est entièrement consacré aux Jeux Olympiques qui se déroulèrent à Berlin dans la première quinzaine du mois. 
La revue satirique s’était rendue aux nazis dès lors qu’elle ne s’était pas sabordée en 1933, quand sa mise au pas fut symbolisée par l’exil de son co-fondateur Th. Th. Heine, frappé par les mesures antisémites, bien sûr, mais qui était aussi certainement la conscience politique la plus affirmée comme son emprisonnement sous Guillaume II l’avait montré près de quarante ans plus tôt : http://www.blogger.com/blogger.g?blogID=4499126673120624220#editor/target=post;postID=679969243926601221


Après Le Triomphe de la volonté, Leni Riefenstahl va tourner Les Dieux du stade, l’occasion pour Karl Arnold d’une petite pique, sans doute très mesurée, sans qu’on puisse en saisir la réelle portée.





Les épreuves d’athlétisme eurent lieu du 2 au 9 août.
Doit-on être surpris que le sprinter représenté par Rudolf Kriesch (qui collabora régulièrement au Simplicissimus de 1931 à 1944) soit Archie Williams, un Noir américain, étudiant à Berckeley, alors qu’il n’avait pas encore gagné le 400 mètres olympique, même s’il avait remporté au préalable le championnat des États-Unis en descendant deux fois sous les 47 secondes, ce qui en faisait un favori pour les Jeux où il courut la finale en 46 s 5/10, comme l’étaient pour Rudolf Kriesch le Japonais Shuhei Nishida à la perche, en argent à Los Angeles, et le Finlandais Matti Järvinen au javelot, champion olympique sortant, mais qui n’eurent pas le même bonheur qu’Archie Williams de monter sur la plus haute marche du podium.
Évoquant l’affaire Owens, Archie Williams aurait déclaré : « Hitler wouldn’t shake my hand either. »
http://www.blogger.com/blogger.g?blogID=4499126673120624220#editor/target=post;postID=6059992510419040435


P. S. (31 août) : Gabriel Hanot, dans L’Illustration du 15 août 1936, rapporte que « les États-Unis ont perdu dimanche la course du 1600 mètres (4 fois 400 mètres) relais.
Pourquoi ? Parce qu’ils avaient renoncé à l’appoint des deux athlètes noirs Williams et Lu Walle (sic), afin d’aligner quatre blancs. On s’est perdu en conjectures sur les raisons de cette élimination des deux nègres. Le motif nous apparaît lumineux et nous vous le soumettons. Avant ce 1600 mètres relais, les coloured men des États-Unis avaient gagné 6 épreuves, les blancs 5, tandis qu’une équipe 50% noire et 50% blanche avait ravi les 400 mètres relais. De toute évidence, les dirigeants américains voulaient obtenir un équilibre parfait des victoires entre les blancs et les noirs. De là leur essai, qui fut un échec. »
La Grande-Bretagne (composée de quatre Blancs) devança les États-Unis (composée de Harold Cagle, Robert Young, Edward O’Brien et Alfred Fitch), en 3 mn 9 s contre 3 mn 11 s.
Pour suivre l’hypothèse de Gabriel Hanot, l’équipe américaine ayant incorporé in extremis deux athètes noirs, Jesse Owens et Ralph Metcalfe, pour le 4 x 100 m (400 mètres relais), à la place deux blancs, mais juifs, ils se seraient retrouvés dans l’obligation pour remplir leur quotas, par un jeu de vases communicants, de ne pas sélectionner deux Noirs, le champion olympique de la distance, Archie Williams, et LuValle, médaillé de bronze. Mais rappelons que les sélectionnés dans les relais n’étaient pas nécessairement les quatre meilleurs.
http://www.blogger.com/blogger.g?blogID=4499126673120624220#editor/target=post;postID=6274362319164239816

14 août 2012

Des résultats équivoques



La Canadienne Hilda Strike obtint la médaille d’argent sur 100 mètres aux Jeux Olympiques de Los Angeles, en 11 s 9/10, étant devancée sur le fil par Stella Walsh, née Stanisława Walasiewicz, Polonaise émigrée toute jeune aux États-Unis mais qui courait pour son pays d’origine, comme quatre ans plus tard à Berlin où, devant se contenter de l’argent, la délégation polonaise demanda que la médaillée d’or, l’Américaine Helen Stephens qui battit à l’occasion le record du monde en 11 s 5/10, se soumît à un test de féminité, infructueux, alors même qu’après la mort de Stella Walsh épouse Olson, suite à un braquage meurtrier, l’autopsie émit quelque doute sur sa propre féminité.



Sur cette photo, où figure aussi Wilhelmina von Bremen, médaillée de bronze, Stella Walsh pensait-elle à Buster Keaton qu’elle aurait aperçu dans les tribunes ?






6 août 2012

La natation mène à tout





Jean Vigo et l’eau, c’est la Méditerranée d’À propos de Nice, la Seine de L’Atalante, et la piscine pour Taris, roi de leau (ou La Natation par Jean Taris), http://www.dailymotion.com/video/xq3qxj_taris-de-jean-vigo-vose_shortfilms  en 1931, Jean Taris devenant l’année suivante vice-champion olympique à Los Angeles derrière Buster Crabbe qui, à la suite de Johnny Weissmuller, plusieurs fois champion olympique en 1924 et 1928, incarna Tarzan au cinéma — mais aussi Flash Gordon et Buck Rodgers.
Mais ces films-là ne doivent rien à Jean Vigo.






Zéro de conduite, 1933

2 août 2012

Cours toujours







Dans College (Sportif par amour dans sa version française), co-réalisé par James W. Horne et produit par Joseph M. Schenk, Buster Keaton convoite extrêmement sportivement Anne Cornwall, qu’Harold Brown se réserve jalousement,
Nous pouvons supposer que Keaton assista aux Jeux olympiques de Los Angeles du 30 juillet au 14 août 1932 (et qu’il a vu Eddie Tolan battre Ralph Metcalfe sur le fil, contrariant ainsi tous les pronostics), bien que la première de Speak Easily (Le Professeur), le 13 août, l’occupât probablement, comme cela lui permit de s’éloigner un temps de l’infernal conflit matrimonial qui le minait.