Ce dimanche de printemps-là, Robert Walser répond à « la bonne invitation de Frieda Mermet à monter à Bellelay, à pied ou en car, pour le plaisir de passer huit à dix jours en [sa] compagnie ».
Robert Musil disait de Robert Walser qu’« au jeu littéraire, [il] substitue un jeu humain, plein de souplesse, de rêverie, de liberté et qui offre toute la richesse morale de ces journées d’oisiveté, inutiles en apparence, où nos convictions les plus fermes se défont en une agréable indifférence ».
Et Thomas Mann « ce géant dans le domaine de l’écriture romanesque, me considère, écrit Walser à Therese Breitbach en 1925, comme un enfant tout de même intelligent ».
Walser publia en 1925 chez Rowohlt son dernier livre, un recueil de courtes proses, La Rose, dont il dit, en janvier 1926 dans une lettre à Otto Pick, qu’il « semble frappé de bannissement et de proscription. Rowohlt, à la suite de l’échec de ce livre, me traite en vrai Germain qu’il est, avec toute l’impolitesse qu’on imagine. Néanmoins, je le sers. L’un ou l’autre poème va bien vous plaire. Il y a des gens en Allemagne qui semblent avoir pris la culture en otage, ils croient qu’à force de réfléchir, à force d’y mettre terriblement de sincérité, de solidité, de sérieux, tout ira selon leur tête. Et il y en a qui sont chatouilleux. Tous ces gens chatouilleux, ces gens cultivés, constituaient en 1900 un danger pour l’ordre public ».
Rober Walser est mort le 25 décembre 1956, dans la neige, lors d’une promenade dans la montagne.http://80grammes.blogspot.fr/2012/12/1956-56_25.html