En 1969, alors qu’Adolf Hoffmeister est réfugié en France après l’écrasement du Printemps de Prague en août 1968, les éditions Gallimard publient La prison où il raconte son séjour à la Santé entre 1939 et 1940, accompagné de six dessins de ses codétenus.
En avant-propos, Hoffmeister présente ainsi son livre : « Réfugié en France après l’occupation de la Tchécoslovaquie par les nazis, porté sur la liste noire de la Gestapo, j’ai été arrêté et mis en tôle à Paris pendant la drôle de guerre pour les opinions trop avancées et trop libres à cette époque de l'histoire. C’est à la prison de la Santé que j’ai écrit, pendant sept mois, en confinement solitaire, ce journal et ces dialogues de détenus. »
Adolf Hoffmeister, 1940 |
Le premier chapitre s’intitule L’abandon : « Le 24 septembre 1939, se refermait sur moi la porte de la cellule numéro 10, douzième section de la prison de la Santé. Il était environ 13 h 30. C’était un dimanche à Paris. Le temps était clair, et un peu frais.
Tout d’abord, je m’étais senti gêné, oui, confus. Puis amer, à en rire, à l’idée que je pouvais me retrouver en prison.
Quelle idée insensée ! Est-ce donc aux adultes aujourd’hui de jouer aux enfants ? Ou bien ne sommes-nous que des enfants qui jouent aux adultes ? Ma conscience n’avait rien à se reprocher, et le décalage était trop criant, tant l’accusation était grave. Quelle tournure soudaine avaient pris les événements de ces dernières semaines. Quelle métamorphose complète de tout !
Une chose au moins était claire : notre navire avait fait naufrage. […] »
http://plusoumoinstrente.blogspot.fr/2012/12/the-animals-are-in-cages.html
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