Entre 1919 et 1924 Die Pleite (La faillite, l’échec) parut sous la houlette des dadaïstes John Heartfield, Wieland Herzfeld (frère du précédent) et George Grosz — qui n’y revient pas dans ses souvenirs écrits trente ans plus tard où il décrit cette époque avec recul « À l’époque, en tant qu’artistes, nous étions ce qu’il est convenu d’appeler des “dadaïstes”. Si ce choix était l’expression de quelque chose, alors c’était celle d’une inquiétude durable, d’une insatisfaction et d’un goût certain pour la provocation. Les défaites comme les révolutions qui enfantent des temps nouveaux suscitent toujours des mouvements de ce genre. En d’autres temps, nous aurions pu tout aussi bien être des flagellants », voire avec une certaine condescendance rétrospective « Je me jetai à corps perdu dans la politique. Je prononçais des discours, non pas conviction, mais parce que c’était dans l’air du temps, que partout et à toute heure, les poings se levaient, et aussi parce que je n’avais pas encore tiré la leçon de mes récentes expériences militaires. Mes discours n’étaient qu’un stupide blabla pseudo-progressiste mais il était alors si facile de faire illusion, de faire vibrer les cordes sensibles… Souvent, le beau parleur lui-même finissait par se prendre très aus sérieux, complètement sous le charme de ses propres sornettes… »
Également en 1919 à Berlin, pour cette seule année et six numéros, cette fois en compagnie de John Höxter et Carl Einstein, Grosz créa Der Blutiger Ernst (Ernest ensanglanté). Il fut aussi de l’aventure de Der Gegner, entre 1919 et 1924.
Ce n’est qu’ensuite qu’il collabora au Simplicissimus, de 1926 à 1932, dans une veine moins frontalement politique. Entre-temps, en 1922, il avait voyagé en Union soviétique où il perdit nombre de ses illusions.