25 décembre 2015

Errance en France



Soma Morgenstern par Bil Spira, Café le Tournon, Paris 1939




Dans le cimetière de la petite ville d’Angers, le 3 juillet 1940, on a enterré le cadavre d’un jeune homme que personne ne connaissait dans la région. Il avait été l’un des innombrables réfugiés que l’on pouvait voir en ce temps-là dans les rues, sur les routes, dans les villages et les villes de France, femmes de la guerre éclair, projetés çà et là par la maladie, l’épuisement et la faim. Des millions d’êtres humains fuyaient vers le sud. Le jeune homme avait passé la nuit en plein air à proximité de la petite ville et n’avait été retrouvé mort que le lendemain vers midi, à l’endroit où il s’était couché pour dormir.

Ainsi débute Errance en France, le roman que Soma Morgenstern écrivit à Marseille et à Casablanca entre 1940 et 1941 (et le mettre définitivement en forme à New York en 1952), sur la route de son exil qui se poursuivait depuis l’Anschluss. Curieusement, le narrateur est chrétien et se nomme Petrykowsky, Ukrainien ou Polonais selon les circonstances historiques qui sont au cœur de l’œuvre de Morgenstern, et bien sûr Viennois ; un de ses amis se nomme Morgenroth, comme si Joseph Roth accompagnait Morgenstern par-delà la mort.








n°488

13 décembre 2015

Suite espagnole avec chapeau obligé



Roberto (Roberto Gómez), Guttiérrez, juillet 1927



Roberto (Roberto Gómez), Guttiérrez, 1928





n°487

8 décembre 2015

Le coup du sombrero



K-Hito (Ricardo García López, 1880-1984), Guttiérez, 24 décembre 1927 


K-Hito (Ricardo García López, 1880-1984), Guttiérez, 24 décembre 1927 
n°486

4 décembre 2015

Marches espagnoles



Alonso, Nuevo Mundo n°1774, 28 janvier 1928



Buen Humor n°380,  1921



Tono (Antonio Lara de Gavilán), Guttiérez, 1927 


n°485


1 décembre 2015

Les Irresponsables



(attribution hypothétique du dessin : Gregor Rabinovitch)




« […] nous sommes un peuple épris d’infini, et c’est pourquoi nous sommes le peuple de la mort, tandis que les autres sont demeurés dans le fini, l’esprit mercantile et l’esprit de lucre, soumis au mesurable, parce qu’ils veulent connaître seulement la vie et non la mort, et s’ils paraissent facilement pouvoir se dépasser eux-mêmes, ils se montrent cependant incapables de rompre les limites du fini. Il faut, pour leur salut, que nous leur infligions la sanction de l’infini qui porte en elle la mort. » 







« Une déclaration de guerre véritable à la présence et au présent apocalyptiques du monstre, voilà le nouvel appel à la responsabilité, dont nous aurons à reconnaître la valeur absolue, en acceptant lordre de soulèvement actif contre le mal. Ceci nous éloignera à la fois de la bonté sotte et mensongère dun pacifisme sans condition et de la joie combative, sotte et honnête qui approuve et réclame le sang répandu en faveur ses générations futures et de leurs rêves, et se comporte elle-même de la sorte de façon bestiale. »


Les Irresponsables est le dernier roman de Hermann Broch, publié en 1950, un an avant sa mort.

Le roman, écrit-il en présentation, décrit des situations et des types allemands de la période préhitlérienne. Les personnages choisis pour les représenter sont dépourvus de convictions politiques. Dans la mesure où ils en ont, ils flottent dans le vague et le nébuleux. Aucun d’eux n’est directement “responsable” de la catastrophe hitlérienne. C’est pourquoi le livre s’appelle Les Irresponsables. C’est, malgré tout, dans cet état d’âme que le nazisme a puisé sa vraie force.

À propos des Somnambules : http://plusoumoinstrente.blogspot.fr/search/label/Hermann%20Broch



n°484