Olaf Gulbransson était un grand admirateur de Thomas Mann, voire un de ses amis, et l’inverse était vrai comme le montre ce courrier du 19 mai 1927, depuis Munich, où Thomas Mann lui écrit :
« […] Haben Sie vielen Dank für das schöne, schöne Buch ! Sie haben Andersen so entzückend illustriert, wie ich immer erwartet hatte, wenn Sie es einmal tun würden. Ich lese die Geschichten bei dieser Gelegenheit wieder und fühle mich Ihnen in der Verehrung, die Sie in der Einbandzeichnung ausdrücken, freundschaftlich verbunden […] »*
* « Merci beaucoup pour ce très beau livre. Vous avez illustré Andersen de si jolie manière comme je l'ai toujours attendu de votre part. De cette façon, je relis les contes et me sens amicalement proche de vous par votre dédicace de couverture. »
Olaf Gulbransson, page titre pour Le vilain petit canard, de H. C. Andersen
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En 1933, la fille de Thomas Mann, Erika, lance cette exhortation à Gulbransson : «… Zeichne — unterschreibe nicht… » « … Dessine, ne signe pas… » ce qui sans doute se rapporte au fait qu’après avoir dans un premier temps refusé de signer une lettre ouverte s’opposant à la tenue de la conférence de Thomas Mann Grandeur et souffrance de Richard Wagner, le 10 février 1933 à l’université de Munich (qui fut perturbée par les SA, comme le rapporte Jean-Michel Palmier dans Weimar en exil, « [les nazis lui reprochant que] sa réelle admiration pour Wagner était tempérée par une critique de son nationalisme et la reprise d’un certain nombre de critique de Nietzsche »), Gulbransson cède devant l’insistance de ses collègues de l’Académie des beaux-arts de Munich, attitude d’hostilité dénoncée par la presse étrangère, et qui lui vaut de voir beaucoup d’amis lui tourner le dos après cette trahison qu’il aurait aussitôt regrettée, en demandant l’annulation de sa signature auprès de Bernhard Bleeker, un sculpteur bien en cour.
« Bernhard Beeker, le sculpteur de quantité de têtes, trébuchant sur une fugue de Jean-Sébastien Bach », Olaf Gulbransson, Simplicissimus, 10 septembre 1933 |
Cependant, après une alerte en 1933 marquée par l’interdiction d’une exposition et la menace d’être envoyé à Dachau, sa situation s’améliora en 1935 suite à l’intervention de Ribbentrop qui était mariée à la fille d’un de ses meilleurs amis.
Il poursuivit sa collaboration au Simplicissimus jusqu’en 1944, sans jamais déranger le pouvoir, en s’illustrant en particulier par ses caricatures acerbes à l’encontre de Churchill, Roosevelt et Staline.
Olaf Gulbransson, Simplicissimus, 1er octobre 1928
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Olaf Gulbransson, L’académie des poètes, Simplicissimus, 25 novembre 1929
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Olaf Gulbransson, Simplicissimus, 2 novembre 1930
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Olaf Gulbransson, Simplicissimus, 9 février 1931
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