Bedřich Fritta est né à Višňová u Frýdlantu le 19 septembre 1906. Il est mort le 8 novembre 1944 à Auschwitz-Birkenau, après trois ans de détention à Theresienstadt, où mourut sa femme Hensi. Ce camp « modèle » comprenait un département de dessin (Zeichnenstube) que Fritta anima, un orchestre et autres activités culturelles. Un film de propagande y fut tourné, idyllique, afin de tromper les inspecteurs de la Croix Rouge qui se laissèrent berner bien facilement.
En 1993, quittant Prague pour Berlin, je me suis arrêté à Terezín après une petite heure de route, comme surpris de me trouver dans cette bourgade tirée au cordeau, aux murs jaunes décrépits, ancienne ville de garnison comme alignée au commandement de sa forteresse habsbourgeoise où un camp fut installé en 1941, en premier lieu pour y regrouper les Juifs de Prague. Une salle d’exposition présentait les dessins des déportés, y compris des dessins d’enfants.
Je m’en suis tenu là — sans doute me suis-je rappelé mes 11 ans en visite à Buchenwald, restant seul dans la cour (je me souviens que j’étais comme frigorifié alors qu’on était en juillet), attendant que mes aînés (avec ma sœur) en finissent avec la visite du musée, alors que j’avais été jugé assez vieux pour la visite détaillée des terribles vestiges (très bien entretenus) — achetant pour quelques centaines de couronnes trois pochettes de cartes postales reproduisant dessins et peintures de Bedřich Fritta, Karel Fleischmann, Leo Hass, Petr Kien et Otto Ungar, ainsi que les dessins d’enfants, et le double CD des musiques de Pavel Hass, Gideon Klein, Hans Krása et Viktor Ullmann.
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