Adolf Hoffmeister, Simplicus n°4, 1934
L’ordonnance : “Nous vous annonçons humblement le nouveau magazine, le Simplicus. ”
Le censeur : “Attendez un peu, je dois tailler mon crayon !”
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Adolf Hoffmeister est né à Prague en 1902 dans une famille aisée propriétaire d’un grand hôtel. Il voyage à Paris en 1922 où il côtoie le groupe surréaliste, se lie à Soupault et à Tzara, rencontre Le Corbusier, et s’engage alors dans la peinture tout en finissant ses études de droit une fois rentré à Prague. Mais en 1925, son doctorat en poche, il débute dans la caricature, tant de portrait (Cocteau, Maiakovski, Pasternak, Kafka, Seifert, Gorki, Aragon, Joyce…) que politique, particulièrement après l’arrivée de Hitler au pouvoir, dans le Simplicus (http://plusoumoinstrente.blogspot.fr/2012/11/le-simplicissimus.html). Il émigre en 1939 vers la France où il est tenu pour un agent de Moscou suite au pacte germano-soviétique, mais parvient à gagner le Maroc, puis le Portugal, Cuba et enfin les États-Unis où, avec Antonín Pelc (http://plusoumoinstrente.blogspot.fr/2012/11/a-prague-avec-antonin-pelc.html), il expose au musée d’art moderne de New York.
Adolf Hoffmeister et Antonín Pelc entourant le président Beneš en exil lors du vernissage de leur exposition au Musée d’art moderne de New York, en 1943 |
En 1945, il est désigné pour représenter la Tchécoslovaquie à l’UNESCO qui siège à Paris, puis devient ambassadeur de son pays en France après le coup de force communiste en 1948, jusqu’au moment du procès Slansky, en 1951, où il est rappelé à Prague et ramené désormais à la seule fonction de professeur à l’école supérieure de cinéma et des arts graphiques (VSUM-PRUM). Dans cette deuxième partie de sa vie, s’il n’abandonne pas la caricature, il privilégie cependant le collage et l’illustration. Hoffmeister meurt en 1973, de retour dans son pays, après avoir quitté la Tchécoslovaquie pour revenir en France quand les troupes du Pacte de Varsovie achevèrent le printemps de Prague, pour y être enseignant à l’université de Paris VIII, à Vincennes.
L’art dans le IIIe Reich, Adolf Hoffmeister, Simplicus n°1, 1934
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Le dernier "gag" ne faisant évidemment pas référence à la Shoah - ç'aurait été hyper prémonitoire - mais aux gaz de combat utilisés pendant la Première Guerre Mondiale. Sauf que Hitler, traumatisé par son expérience de biffin à l'époque, n'a jamais utilisé cette arme chimique en conflit.
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