14 mars 2012

Babel à Paris

Le 4 octobre 1927, Isaac Babel écrit de Paris à Anna Slomin : « Ma vie est extrêmement simple : j’écris, je ne peux pas “m’incruster” dans un café pour plus de trois francs, je n’ai pas d’argent, je n’ai pas de quoi faire la fête, je me promène à pied dans les rues de Paris et je regarde autour de moi. Je néglige mes vieilles connaissances et n’en cherche pas de nouvelles. »
Puis, le 27 décembre : « En un certain sens, leur Montparnasse est véritablement grandiose. C’est une bourse hallucinante, une école, un temple, un asile de nuit et une académie de peinture et de sculpture. D’après le dernier recensement, il y a quatre cent mille peintres et sculpteurs à Paris, ils viennent de Chine, du Transvaal, du Costa-Rica, pour chercher la gloire, la science et les midinettes… »
Lors de son deuxième voyage à Paris, en 1932, Babel rencontra le peintre Youri Annenkov qui avait émigré en 1924, chez qui beaucoup d’écrivains et d’artistes russes se retrouvaient, et cela, comme Souvarine l’écrit, grâce aussi à la « douce hospitalité de Valentina Ivanovna (Tina, pour les familiers) ».




Curieusement, ce portrait est daté de 1925.

post-scriptum du 20 mars : la solution à cette énigme spatio-temporelle serait-elle seulement que Annenkov ait travaillé d’après photo ?
Quoi qu’il en soit, au vu des photographies ci-dessous, le dessin n’est pas très convaincant. Y aurait-il eu une séance de rattrapage lors de leur rencontre parisienne ? 




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