La collaboration de Pascin au Simplicissimus date de ses tout débuts, à partir 1905, il a vingt ans, il y est publié assez régulièrement pendant six ou sept ans. Après un bref passage par Munich, il vit déjà à Paris. Le Simplicissimus paie bien et Pascin est prodigue.
Mais dans les années vingt le magazine de Th. Th. Heine continua de loin en loin de le publier, quelquefois des dessins anciens inédits mais aussi quelques nouveautés.
1926 |
1927 |
« Inlassablement, ta main noircissait des feuilles par centaines, mais tu t’en souciais comme d’une guigne. Tu en semais un peu partout — sur les tables et les chaises de ton atelier, boulevard Montparnasse, comme autant de sédiments, couvertes de poussières et laissées à l’abandon — tel l’oiseau qui perd ses plumes. Je te revois encore, en 1913, au vieux Café du Dôme, faisant sur des bouts de papier journal de petits dessins que tu coloriaus en rouge avec une lunette humectée, avant d’en noircir le verso. C’étaient de jolis petits dessins obscènes, et tu étais tellement doué pour cela, qu’à ta table, nous en restions béats d’admiration — un vrai maître ! »
Dans ses mémoires Un petit oui et un grand non, George Grosz se souvient de Pascin qu’il revoit en 1924 à Paris au Jockey où, écrit-il, « l’orchestre est un équipage naufragé. C’est là que je revois Pascin… […] Un petit homme vêtu de noir, le melon de travers sur la tête, tient la batterie ; on dirait qu’il fait seulement semblant de jouer. Il balance les bras, comme une marionnette désarticulée sous l’effet de l’alcool […] Il se noyait dans l’alcool, s’oubliait, — mais savait-il que des ombres noires commençaient déjà à se déployer sur le monde ? Cette danse ne ressemblait-elle pas à une danse macabre, celle d’un monde de papillons Tous les jolis papillons multicolores, les gros sphinx tête-de mort et les papillons citrins — tous voletaient encore une fois comme des moustiques autour de lumières qui illuminaient pour la dernière fois le quartier de Montparnasse. »
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