Alfons Schepers a gagné trois fois Liège-Bastogne-Liège, la très wallonne « Doyenne », en 1929, 1931 et 1935, une fois De Ronde, le Tour des Flandres, le 2 avril 1933, triomphe après lequel court tout flahute bien né, préfiguré deux semaines plus tôt, le 14 mars, par le bonheur d’avoir gagné, sous les couleurs rouge et blanc de La Française-Dunlop pour laquelle il a couru quatre saisons, la première édition de Paris-Nice aujourd’hui reconnue comme « la course au soleil », baptisée cette année-là Les Six jours de la route à l’image des populaires épreuves hivernales sur piste couverte, en remportant à Dijon la première étape de 312 kiomètres, en 8 heures 48 minutes et 50 secondes, soit à la formidable moyenne de 35,398 kilomètres par heure, y troquant son maillot rouge et blanc pour enfiler celui azur et or qu’il ne lâchera plus jusqu’à l’or et l’azur de la Promenade des Anglais en dépit des assauts de ses compatriotes Jean Aerts, Louis Hardiquest et Bernard Van Rysselberghe, ou des Français Fernand Cornez et Benoît Fauré, et pour finir de l’Italien Francesco Camusso ragaillardi par l’air du pays tout proche et soucieux d’honorer Garibaldi.
Mes arrière-grands-parents Schnerb, Maurice et Florine — ou Maurice, y allant seul applaudir les Belges, malgré son ardent patriotisme, en pensant à ses cousins partis pour Anvers, voire les Italiens en hommage à son père Lazare qui défendit Dijon avec la légion garibaldienne en 1871 —, ont-ils laissé leur magasin rue de la Liberté pour assister à l’arrivée des champions, bien que je doute fort que ce sport fût leur genre, celui de Florine en tout cas, sauf à imaginer qu’ils aient participé à la fête en offrant une prime à l’arrivée pour faire un peu de réclame à leur commerce de chaussures.
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